Dans la ville rose, un haut niveau de transactions en 2022 montre la bonne santé de l’immobilier de bureau, portée en grande partie par les secteurs phares de l’aéronautique, et du Cancéropôle.
L’immobilier de bureau en forte croissance
Le dixième forum de l’observatoire toulousain de l’immobilier d’entreprises, qui a eu lieu jeudi 7 février, a fait le point sur les chiffres très positifs des transactions à Toulouse. « On observe pour 2022 la commercialisation de 146 800m2 de bureaux, ce qui constitue une hausse de 10% par rapport à 2021 » énonce Nicolas Kwiatkowski, négociateur senior chez Adyal conseil. « Il faut cependant prendre en compte les opérations en comptes propres, comme celle d’EADS à Blagnac. » Cela reste une belle performance, à comparer aux 134 900m2 en moyenne transactés sur les cinq dernières années, et il faut aussi souligner la place du seconde main, qui compte 91 400m2 placés, contre 55 400m2 de neuf. « Ces chiffres sont une traduction de la bonne santé de l’aéronautique et de la montée en puissance du Cancéropôle, mais la crise se fait aussi sentir : le nombre de transactions a baissé de 11%, ce qui est lié à la diminution des petites surfaces, montrant que les PME et PMI ont subi le contexte économique » souligne Guillaume Rouzies, directeur de l’Agence Tourny Meyer à Toulouse. A l’inverse, le nombre de transactions pour les grandes surfaces a augmenté (au-delà de 1000m2), passant de 21 en 2021 à 34 en 2022. « Le stock est légèrement en baisse, avec 5,2% du parc de 3 800 000m2 de bureaux vacants, mais on observe un attentisme général de la part des entreprises, avec des processus de décision longs, et des preneurs en position de force par rapport aux propriétaires » prévient Nicolas Kwiatkowski.
Prix moyens au m2 par quartiers
Plusieurs secteurs tertiaires sont identifiés sur l’agglomération toulousaine. Les zones de Blagnac et Colomiers, ainsi que la ZAC Andromède sont situées au Nord Ouest de la ville, à proximité de la zone aéroportuaire, et donc d’Airbus et de ses sous-traitants. C’est là que s’observe une forte proportion de la demande. La ZFU Bordelongue, située au sud ouest, présente beaucoup d’immeubles neufs, mais on note une importante carence locative dans ce secteur surtout destiné aux PME. La zone tertiaire de Labège, à proximité du centre-ville, souffre de sa vétusté et de l’évolution du marché. Et la zone de Balma-Gramont, plein Est, est facilement accessible par le métro et la rocade, ce qui contribue à son dynamisme. « Les loyers connaissent de fortes disparités selon l’état des locaux et les secteurs géographiques » souligne Guillaume Rouzies. On note par exemple pour les prix top des locaux aux alentours de 165 euros/m2 sur Balma-Gramont, de 170 euros/m2 sur la ZAC Andromède, et de 200 euros/m2 en centre-ville. Plusieurs grands projets existent, et devraient voir le jour à plus ou moins longue échéance. Un des chantiers les plus importants sera celui de l’Aerospace Campus qui sera situé sur la zone de Montaudran. La ZAC Andromède continue à se développer, et la ZAC Borderouge a été lancée par la ville sur un rythme de production important.
Les projets immobiliers tertiaire
Plusieurs promoteurs travaillent sur agglomération toulousaine. Parmi eux, Icade a réalisé divers travaux d’envergure, tels que « l’institut de recherche Pierre Fabre, et ses 41 000m2 de bureaux et laboratoires sur l’oncopôle ; les 13 000 m2 de bureaux de l’immeuble Cap Constellation sur la ZAC Andromède pour UBS ; et deux immeubles jumeaux de près de 9 000m2 à Colomiers sur la ZAC des Ramassiers toujours pour UBS » précise Jérôme Métais, directeur du développement territorial Sud-Ouest d’Icade Promotion. Plusieurs projets sont aussi en cours : « 50 000 m² de bureaux, hôtels, cliniques, activités et laboratoires sur l’Oncopôle ; deux immeubles de bureaux de 12 000m2 et 8 000m2 à Blagnac, au pied de l’aéroport et du tramway ; et sur Borderouge, 8 500 m² de bureaux et commerces au pied de la station de métro » poursuit-il.
Une place importante des centres d’affaires
Dans ce marché porté par les grandes transactions et où les petites surfaces tendent à souffrir davantage, les centre d’affaires permettent de répondre aux besoins des entreprises manquant de visibilité. Regus propose ainsi des locaux récents ou rénovés sur deux implantations : Compans-Caffarelli et Blagnac. « Nous sommes présents sur la première depuis 1997, et y avons réalisé une extension de 500m2 fin 2011, ce qui porte à plus de 1 500m2 ce site à proximité de l’hypercentre » précise Frédéric Bleuse, directeur France de Regus. « Et nous nous sommes implantés à Blagnac en 2007, sur 1 300m2. Il existe des opportunités de développement dans les mois à venir, en particulier sur les secteurs du Sud-Est et du Sud-Ouest, et nous allons renforcer notre équipe sur place d’ici début mars dans ce but. »