En France, quand on pense à la pluie, ce sont souvent les mêmes noms qui reviennent. Brest, bien sûr. Peut-être Lille, parfois même Paris ! Pourtant, si on prend la peine de regarder les chiffres de plus près… Ils racontent une autre histoire. Une histoire d’altitude, de montagnes et de vallées encaissées où la météo joue à cache-cache. Et souvent avez nos nerfs. À ce jeu-là, certaines villes de l’Est raflent la mise.
Alors, faut-il fuir ces ville où pleut-il le plus en France ? Ou alors au contraire : apprendre à faire avec, voire à y prendre goût ? Si vous envisagez un séjour – ou mieux, un déménagement – à Annecy, Chambéry ou Besançon, autant être bien préparé. Et peut-être même convaincu que tout n’est pas qu’affaire de ciel bleu. Suivez le guide.
Et non, ce n’est pas la Bretagne qui ouvre le bal !
Ce qui surprend, c’est le classement en lui-même. Réalisé par Holidu, on retrouve dans les premiers rangs, des villes au pied des Alpes ou du Jura. Annecy, par exemple, avec ses 9,8 jours de pluie par mois et des précipitations journalières moyennes de 4,27 mm… n’est pas seulement une carte postale alpine. C’est aussi un endroit où la pluie vient souvent s’inviter. Chambéry ? Idem. Quant à Grenoble ou Besançon, elles ne sont pas en reste avec elles aussi presque 10 jours de pluie par mois.
Mais attention à la confusion. Pluie ne veut pas dire déluge. Dans ces coins-là, on parle souvent de petites averses régulières, de ciels changeants.
Voyager sans attendre l’éclaircie
Exit cette idée de reçue : il faut du soleil pour profiter d’une ville. Non, la pluie n’empêche pas d’explorer. À condition d’être souple et de savoir expérimenter le lâcher prise. On dit souvent qu’il faut savoir danser sous l’orage. Une journée nuageuse à Annecy ? Parfait pour visiter le Palais de l’Île ou flâner dans les arcades de la vieille ville. Un après-midi humide à Dijon ? On s’engouffre volontiers dans une cave à vin, un musée ou alors, on suit la chouette dorée sur les trottoirs mouillés. La plupart de ces villes ont compris depuis longtemps que la pluie fait partie du décor. Résultat : parcours couverts, événements pensés pour toutes saisons, et surtout un rythme de vie qui ne dépend pas d’une météo idéale.
Vivre dans l’humidité : pas si compliqué
Pour ceux qui s’y installent, quelques ajustements suffisent. Un bon coupe-vent, un parapluie qui devient un accessoire de mode, des chaussures qui résistent aux flaques et surtout une mentalité moins dépendante du ciel. Dans ces régions, les habitants ne s’arrêtent pas de vivre parce qu’il pleut. Ils planifient autrement, ou pas du tout.
Certains détails changent tout : une entrée bien pensée pour ne pas inonder le salon avec ses bottes, un coin pour faire sécher les manteaux, un auvent au-dessus du balcon. À Grenoble, on voit beaucoup de loggias vitrées, justement pour ça.
Côté déplacements, on s’adapte vite aussi. Le vélo avec garde-boue, les trams bien couverts ou tout simplement de bonnes habitudes. Il ne s’agit pas d’endurer la météo, mais de vivre avec elle.
À chacun son abri
Ceux qui voyagent le savent : parfois, c’est en fuyant la pluie qu’on rate le plus beau. Un sentier forestier sous les gouttes, un café désert où le bruit des averses rythme les conversations, une photo prise juste après la pluie, quand les pavés brillent et que l’air est lavé de toute poussière.
Dans les villes arrosées, on apprend vite à profiter des lieux abrités. Médiathèques, piscines, marchés couverts, salles d’escalade, petits théâtres municipaux… Il y a toujours quelque chose à faire quand le ciel s’assombrit. Et souvent, c’est là qu’on découvre le vrai visage de la ville.
Une autre lumière sur le quotidien
La pluie change les paysages. Elle adoucit les couleurs, fait ressortir les verts, étale les reflets. Elle impose un autre tempo, plus calme, plus posé. Dans un monde saturé de bruit, de chaleur et de vitesse, ce n’est pas rien.
À Dijon, par exemple, certains quartiers deviennent presque silencieux sous la pluie. Le pas des passants ralentit, les boutiques s’illuminent plus tôt. On s’attarde dans les librairies, on prend le temps d’un goûter chaud. Vivre sous la pluie, ce n’est pas forcément s’abriter : c’est peut-être apprendre à ralentir.
Une carte météo à reconsidérer
L’étude menée récemment remet en question quelques idées trop simples. Les villes les plus pluvieuses de France ne sont pas forcément celles où l’on vit le moins bien. Bien au contraire, ce sont souvent des villes dynamiques, verdoyantes, entourées de nature, où la qualité de l’air reste meilleure qu’ailleurs.
À l’heure où les épisodes de sécheresse se multiplient, où certaines régions du Sud voient leurs sources s’épuiser, l’abondance de pluie devient même un atout. L’eau y est moins rare, les températures plus tempérées, et les espaces verts plus faciles à entretenir.
On comprend alors que vivre à Besançon ou Chambéry, ce n’est pas seulement composer avec quelques gouttes en plus. C’est aussi profiter d’un environnement plus équilibré, plus doux, moins exposé aux excès.
Si vous partez prochainement vers l’Est, ou si vous envisagez de poser vos valises dans ces villes qu’on dit « humides », gardez à l’esprit que la pluie n’est pas un obstacle. Elle demande une adaptation, oui. Mais elle offre aussi, à qui veut bien l’apprivoiser, une autre façon de voyager, de vivre, de regarder autour de soi.