L’intelligence artificielle et ses dérivés ne cessent de bouleverser notre quotidien. C’est toutefois le monde du divertissement qui connaît les transformations les plus rapides au rythme de véritables révolutions technologiques, propulsées par l’émergence d’algorithmes et d’outils de création digitale toujours plus puissants. Penchons-nous sur la manière dont l’IA marque le début d’une nouvelle ère dans le cinéma, la musique et l’industrie vidéoludique.
Les enjeux de l’intelligence artificielle dans le milieu musical
L’intelligence artificielle sème la controverse parmi les maisons de disques et les musiciens. Une étude diligentée par la SACEM illustre les liaisons dangereuses qui les unissent, soulignant l’attrait grandissant qu’exerce l’IA sur les compositeurs. 35 % des sondés admettent avoir déjà travaillé avec un logiciel IA, tandis que 43 % estiment que cette technologie naissante peut alimenter une nouvelle approche de création. Cette perception positive se voit contrebalancée par des craintes persistantes quant à l’avenir d’une industrie confrontée au grignotement de ses droits d’auteurs.
Le buzz viral de morceaux générés artificiellement, imitant sans leur accord les voix d’artistes mondialement célèbres, a contraint la sphère musicale à réagir sur le terrain de la propriété intellectuelle. L’an passé, Universal Music Group a exhorté les plateformes de streaming à bloquer l’accès des IA à son catalogue. Pour autant, UMG a lancé cette même année un partenariat stratégique avec la plateforme de création musicale BandLab.
Si les éditeurs de musique et auteurs-compositeurs réclament un tour de vis en matière réglementaire, c’est pour mieux se protéger sans complètement rejeter l’IA. L’intelligence artificielle se fait ainsi le vecteur de nouvelles possibilités pour les artistes en herbe, à la faveur d’outils de création en accès libre, mais aussi pour des fleurons de l’industrie comme la société sud-coréenne HYBE, à l’initiative du groupe virtuel de K-pop Eternity.
Les ramifications de l’IA dans le secteur audiovisuel
La grève qui a secoué Hollywood l’année dernière a mis en lumière le changement de paradigme qui traverse le 7e art. Si l’accord conclu par les scénaristes et acteurs hollywoodiens s’est avéré historique, ce triomphe n’a probablement fait que retarder l’inévitable révolution IA qui plane sur les salles obscures. Déjà, des clones numériques générés par IA ramènent des acteurs à la vie ou les rajeunissent artificiellement.
Parallèlement, les logiciels IA apprennent si vite qu’ils sont capables d’imiter les meilleurs cinéastes. Diffusé par OpenAI en accès limité, l’outil de text-to-video Sora n’en finit pas de bluffer les observateurs par son réalisme criant. Malgré les appréhensions qu’elle génère, l’IA apporte néanmoins des changements bénéfiques. Son accessibilité grand public pourrait démocratiser la création cinématographique aux jeunes talents dépourvus de soutien financier.
C’est dans cette optique qu’un concours de courts-métrages a récemment été lancé pour imaginer le 7e art de demain, permettant à l’IA de faire son cinéma sous la houlette de réalisateurs tels que Jean-Pierre Jeunet. Les créateurs de contenu profitent également des possibilités que leur offre la technologie pour accélérer des processus fastidieux de préproduction ou améliorer leur engagement.
L’IA et ses implications dans le domaine du gaming
Les principaux acteurs du secteur vidéoludique ont recours à l’IA pour rédiger des codes informatiques, fabriquer des décors ou même reproduire des voix – au détriment de doubleurs professionnels menacés dans leur art. Si la controverse agite programmeurs et créatifs, l’IA générative n’en ouvre pas moins des perspectives attrayantes en termes de gameplay et de narration.
Bientôt, l’IA transformera les PNJ en personnalités uniques dotées d’une gestuelle plus naturelle et d’un comportement plus imprévisible, renforcé par des options de dialogue évolutives. À terme, les quêtes personnalisées pourraient devenir monnaie courante dans les jeux en monde ouvert. Cette optique de personnalisation se réaffirme également dans le secteur du jeu en ligne, qui se tourne vers l’IA pour déployer des campagnes marketing plus ciblées et affiner son offre sur mesure.
Pour les joueurs, cette priorité donnée à la personnalisation se traduit par des avantages concrets. Les amateurs peuvent notamment se saisir de bonus sans dépôt pour booster leur expérience iGaming. Ces crédits gratuits peuvent être utilisés pour lancer une partie de jeu de cartes ou de machine à sous. Une inscription suffit pour activer ces offres et les voir reversées sur son compte. Les nouveaux-venus peuvent consulter des guides gratuits détaillant toutes les étapes à suivre.
Tantôt présentée comme une révolution positive, tantôt dépeinte sous un jour anxiogène, l’IA fait débat dans l’industrie du divertissement. Si ses répercussions éthiques sont bien réelles, cette épée à double tranchant peut aussi s’avérer un moteur au service de plus d’innovation.